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La Fontaine des Amoureux de Science Par Jehan de la Fontaine (1413).Transcribed by Jöel Tetard, from Jean de La Fontaine de Valenciennes, La metallique transformation. Contenant trois anciens traictez en rithme françoise. A sçavoir, La fontaine des amoureux de science..., Lyon: Pierre Rigaud, 1618.Back to alchemy texts and articles in French. Ce fut au temps du mois de May, Qu'on doibt fouïr dueil et esmay, Que i'entray dedans vng vergier Dont Zephirus fut iardinier. Quand deuant le iardin passoye, Ie n'estois pas vestu de soye, Mais de pauures draps maintenu, Pour n'apparoir en public nu. Et m'esbattant auec desir De chasser loing mon desplaisir, Ouy vng chant harmonieux De plusieurs oyseaux gratieux. Adonc ie regarday l'entrée Du iardin, qui estoit fermée. Mais comme ma veuê estima, Zephirus tost la defferma; Puis se retira, par effect Monstrant qu'il n'auoit cela faict. Et quand ie vis celle maniere, Ie me tiray vng peu arriere, Et en apres entray dedans. Du iour n'auois mangé des dents; I'auoye grand soif et grand faim, Mais portois auecq moy du pain Qu'auois gardé vne sepmaine. Lors apperceu vne fontaine D'eaue tres clere, pure et fine, Qui estoit soubs vne aubespine. Ioyeusement empres m'assis, Et de mon pain soupes y fis; Puis m'endormis, apres mangier, Dedans ce gratieux vergier; Et, selon mon entendement, Ie dormy assez longuement, Pour la plaisance que prenoys Estant au songe que songeois. Or pourrez scauoir de mon songe, Et s'après le trouuay mensonge. Il est vray qu'il me fut aduis Que deux bell's dames au cler vis, Semblables à filles de roy Au regard de leur noble arroy, Vers moy s'en vindrent doulcement; Et ie les saluê humblement, En leur disant : " Illustres dames, Dieu vous sauf et de corps et d'ame ! Plaise vous à moy vos noms dire; Ce ne me vueillez esconduire. " L'vne respond par grand plaisance " Amy, i'ay à nom Congnoissance; Voicy Raison que i'accompaigne, Soit par monts, par vaux, par camp Elle te peult faire moult saige. " Alors entendant ce langaige, Et cuidant estre resueillé, D'vng cas fus fort esmerueillé Car issir veis de la fontaine, Qui est tant aggréable et saine, Sept ruisseaux que veu ie n'auoye, M'estant couchié en celle voye, Lesquelz m'auoyent si fort mouillé Que i'en estoye tout souillé. Là s'espandoit l'eaue à foison. Adonc priay dame Raison, Qui estoit auecq Congnoissance, Me dire la signifiance De la fontaine et des ruisseaux Qui sont si plantureux et beaux, Et à qui estoit le pourpris, De tous costez bien entrepris, D'arbres et de fleurs odorantes Arrousez des eaues courantes, En sorte que pareils iamais Ne me sembloit auoir veu. - Mais Elle me dict tresdoucement : " Mon amy, tu scauras comment Va de ce qu'as si grand desir Escoute moy tout à loisir. En la Fontaine ha vne chose, Qui est moult noblement enclose. Celuy qui bien la congnoistroit, Sur toutes aultres l'aymeroit. Qui la vouldroit chercher et querre, Et puis trouuée mettre en terre Et seicher en menue pouldre Puis arriere en son eau resouldre, Mais que fussent auant parties, Puis assemblées les parties, Qui la terre mettroit pourrir En l'eaue que la doibt nourrir, Il en naistroit vne pucelle Portant fruict à double mammelle, Mais qu'on ostast la pourriture, Dont elle ne son fruict n' ha cure. La pucelle dont ie deuise Si poingt et ard en mainte guise Car en l'air monte, en hault volant, Puis descend bas, à val coulant; Et en s'en descendant, faonne Faon que nature luy donne. C'est vng Dragon qui ha trois goules Famineuses et iamais saoules. Tout entour de luy chascun rue, L'enuironnant ainsi qu'en rue, Mais avant par chaleur on chasse Gresse que luy couure sa face, Que le noircist et si l'englue. Puis le compresse et le mengue. Elle r'enfante mesmement (Ce se fait amoureusement) Plus puissant que deuant grand somme; Puis le boit comme ius de pomme. Ainsi l'enfant à sa manière, Souuent boit et r'enfante arrière, Tant que plus cler est que christal. Pour vray le fait en est ytal. Et quand il est ainsi luisant, En eaue moult fort et puissant, Il pense deuorer sa mère, Qui ha mangié son frère et père. Ainsi comme l'alaitte et couue Le Dragon, fière de sa couue. Sa mère en deux parties part, Que luy aide apres ce depart, Et puis la deliure a trois goules Qui l'ont plustost prins que gargoules. Alors est le plus fort du monde; lamais n'est rien qui le confonde; Merueilleux il est et puissant; Une once en vault cent d'or pesant. C'est vng feu de telle nature Qu'il passe toute pourriture, Et transmue en aultre substance, Quand qu'il attaint à sa semblance; Et guerist maladie toute, Apostume, lepre, et goutte; Et és vieulx corps donne ieunesse, Et és ieunes, sens et liesse; C'est ainsi que de Dieu miracle. Ce ne peult faire le triacle, Ne rien qui soit soubz ciel trouué, Fors cecy, qui est esprouué Par les Profètes anciens Et par docteurs Phisiciens. Mais on ne l'ose plus enquerre, Pour peur des seigneurs de la terre; Oncques mais n'aduint tel meschié, Car ce faire on peult sans peschié. Moult de Sages si l'ont aymé; Mauldit soit qui l'ha diffamé. L'on ne le doibt onc reueler Qu'à ceulx qui veulent Dieu aymer. Et qui bien ayment, ont victoire Pour seruir Dieu, aymer, ou croire Car cil à qui Dieu donne espace De viure tant que en quelque place Il ayt celle oeuure labourée, Ha de Dieu la grace impetrée En soy; saches certainement Dont prier doibt deuotement Pour les saincts hommes qui l'ont mise En escript selon leur deuise; Philosophes et saincts preud'hommes, Dont ie ne scay dire les sommes; Mais Dieu leur face à tous mercy, Qui ont ouuré iusques icy; Et ceulx qui ayment la science Dieu leur doint bien et patience. Scauoir doibs que celuy Serpent Que ie t'ay dit premièrement, Est gouuerné de sept Ruisseaux, Qui tant sont amoureux et beaux. Ainsi l'ay voulu figurer; Mais aultrement le vueil nommer: C'est vne pierre noble et digne, Faicte par science diuine, En laquelle vertu abonde Plus qu'en nulle qui soit au monde; Trouuée est par Astronomie Et par vraye Philosophie. Elle prouient en la montaigne Où ne croist nulle chose estraigne. Scachez de verité prouuée, Plusieurs sages l'y ont trouuée. Encores la peult on trouuer Par peine de bien labourer; Des Philosoph's est la pierrière Que tant est amoureuse et chière. Aysement on la peult auoir, Et si vault mieux que nul auoir. Mais peine auras moult endurée Deuant que tu l'ayes trouuée; L'ayant, n'auras faulte de rien Qu'on trouue en ce monde terrien. Or' reuenons à la fontaine Pour en scauoir chose certaine. Celle fontaine de valeur Est à vne dame d'honneur, Laquelle est Nature appellée, Qui doibt estre moult honorée Car par ell' toute chose est faicte, Et s'elle y fault, tost est deffaicte. Long temps ha que fust establie Celle Dame, ie vous affie : Car aussi tost que Dieu eut faicts Les Elemens qui sont parfaicts, L'Eaue, l'Air, la Terre et le Feu, Nature en tout parfaicte feu. Sans Nature, ne peut plus croistre Dedans la mer la petite oistre; Car Nature est mere à la ronde De toutes les choses du monde. Noble chose est que de Nature. Moult y bien appert à figure De l'homme, que Nature ha faicte; En quoy de rien ne s'est meffaicte. Aussi fait-il en plusieurs choses Qui par Nature sont descloses : Oyseaux, arbres, bestes, fleurettes, Du tout par Nature sont faictes; Et ainsi est-il des metaulx, Qui ne sont pareils ny esgaulx; Car par elle mesme se font Dedans la terre bien profond Desquelz plus à plein conteray Quand Nature te monstreray, Laquelle ie veulx que tu voye, Affin que mieux suyue sa voye Et son sentier en la tienne oeuure Car il fault que la te descoeuure. " Ainsi que tels propos tenoit, le veis Nature qui venoit. Et alors, sans faire delay, Droict encontre elle m'en allay Pour la saluer humblement. Mais certes tout premièrement Vers moy feit inclination, Me donnant salutation. Lors Raison dict : " Voicy Nature; A l'aymer mets toute ta cure. C'est elle que te fera estre De son ouurage prudent maistre. " Ie l'escoutay diligemment Et elle se prit saigement A me demander d'où i'estoye Et qu'en ce liu là ie queroye, Car il estoit beaucoup sauuaige, Et pour les non clercs plein d'ombraige. " Dame, di-ie, par Dieu de cieulx, Ie suis venu ci, comme cieulx Qui ne scait en quell' part aller Pour bonne aduenture trouuer. Mais ie vous diray sans attente Et en brief propos mon entente. Vn moult grand Prelat vey iadis Scauant, clerc, prudent et subtils, Qui parloit en commun langaige, Ainsi que faiet maint homme saige, Du scauoir de la medicine Qu'il faisoit tres-haulte et tres-digne, En demonstrant ses excellences Par moult grandes expériences; Des Philosophes et leur science Deuisoit en grand reuerence; Bien auoit esté à l'escolle. Alors fus mis en vne colle Ardente d'apprendre et scauoir Chose meilleur' que tout auoir, Et de luy demander m'aduint D'où premier la science vint; S'on escript où la rencontra, Et qui fut cil qui la monstra. Il me respondit sans delay Par ces propos que vous diray. Science si est de Dieu don, Qui vient par inspiration. Ainsi est science donnée De Dieu, et en l'homme inspirée; Mais auecq ce apprend on bien A l'escolle par son engien. Mais auant qu'onc lettre fust veuë Si estoit la science sçeuê Par gens non clers, mais inspirez, Qui doibuent bien estre honorez Car plusieurs ont trouué science Par la diuine sapience. Et encor est Dieu tout puissant Pour donner à son vray seruant Science telle qu'il luy plaist : Dequoy à plusieurs clers desplaist, Disans qu'aulcun n'est suffisant S'il n'a esté estudiant; Qui n'est maistre és arts, ou docteur, Entre clers reçoit peu d'honneur Et de ce les doibt on blasmer Quand aultruy ne sçauent loüer. Mais qui bien punir les vouldroit, Les liures oster leur fauldroit. Là seroit science faillie En plusieurs clers, n'en doubtez mie; Et pas ne le seroit és laiz Qui font rondeaulx et virelaiz, Et qui sçauent metrifier, Et plusieurs choses, que mestier Font à maintes gens à deliure, Qu'ils ne trouuent pas en leur liure. Le charpentier, et le masson N'estudient que bien peu, non; Et si font aussi belle vsine Qu'estudians en Medicine, En Loix, et en Theologie, Pour auoir practiqué leur vie. Dés lors fus grandement espris D'emploïer du tout mes espris, Tant que par vraye éxperience Auoir peusses la congnoissance De ce que maint homme desire Par grace du souuerain sire. " Mon conte, Raison et Nature Bien escoutaient, ie vous asseure. Puis à Nature di: " Madame, Helas, tousiours de corps et d'ame Suis en trauail, voulant apprendre Science, où ne puisse mesprendre, Pour auoir honneur en ma vie, Sans ce que nul y ait enuie - Car tout mon bien ie vueil acquerre, Com ' me les laboureurs de terre; La terre fouïr et houër, Et puis la semence semer, Comme font les vrays laboureurs, Qui sont leurs biens et leurs honneurs. Et pour cela prier vous vueil Que vous me dictes de voz vueil, Comme on nomme celle fontaine Qui tant est amoureuse et saine. " Elle respond : " Amy, de voir, Puis que desirez le scauoir; Elle s'appelle, pour le mieux, La fontaine des amoureux. Or te doibt-il estre notoire Que depuis Eue, nostre mere, I'ay gouuerné tretout le monde, Si grand comme il est à la ronde. Sans moy ne peult chose regner, Si Dieu ne la veult inspirer. Moy, qui suis Nature appellée, I'ay la terre enuironnée, Dehors, dedans, et au milieu; En toute chose prins mon lieu, Par mandement de Dieu le Père; De toutes choses ie suis mere; A toutes ie donne vertu; Sans moy n'est rien, ne oncques fu Chose qui soit soubs ciel trouuée, Qui par moy ne soit gouuernée. Mais puis que tu entens raison, Ie te vueil donner vng bel don, Par lequel, si tu veux bien faire, Tu pourras Paradis acquerre, Et en ce monde grand' richesse, D'on te pourra venir noblesse, Honneur et grande seigneurie, Et toute puissance, en ta vie. Car en ioye tu l'vseras, Et moult de nobles faictz verras Par celle fontaine et cauerne Qui tous les sept metaulx gouuerne. Ils en viennent, c'est chose claire. Mais de la Fontaine suys mere, Laquelle est doulce comme miel, Et aux sept Planetes du ciel Comparée est : scauoir, Saturne, Iupiter, et Mars, et la Lune, Le Soleil, Mercure et Venus Entends bien, tu y es tenus. Les sept Planetes que i'ay dict, Accomparons sans contredict Aux sept metaulx venans de terre, Qui tous sont faicts d'vne matiere. L'or entendons par le Soleil, Qui est vng metail sans pareil; Et puis entendons pour l'argent Luna, le metail noble et gent. Venus pour le cuiure entendons, Et aussi c'est moult bien son nom. Mars pour le fer, et pour l'estain Entendons Iupiter le sain; Et le plomb pour Saturne en bel Que nous appellons or mesel. Mercurius est vif argent, Qui a tout le gouuernement Des sept metaulx : car c'est leur mere, Tout ainsi que si les compere, Qui les imparfaits peut parfaire. Après le te veulx remetraire. Or entends bien que ie diray, Et comme ie declareray La fontaine à dame Nature, Que tu vois cy près en figure. Si tu sçais bien Mercure mettre En oeuure, comme dit la lettre, Medicine tu en feras, Dont paradis puis acquerras, Auecques l'honneur de ce monde, Où grand planté de bien abonde. Sçauoir doibs par Astronomie Et par vraye Philosophie, Que Mercure est des sept metaulx La matiere, et le principaulx : Car par sa pesanteur plombasse, Se tient soubz terre en vne masse, (Nonobstant qu'elle est volatiue Et és aultres moult conuersiue) Et est soubz la terre trouuée, Tout ainsi comme est la rousée. Et puis en l'air du Ciel s'en monte, (Moy, Nature, le te raconte) Et si après peulx concepuoir Qui en veult medicine auoir Mercuriale en son vessel, Le mettra dedans le fournel Pour faire sublimation, Qui est de Dieu vng noble don, Laquelle ie te veulx monstrer A mon pouuoir, et figurer. Car si ne fais purs corps et ame, Ia ne feras bonne amalgame, N'aussi bon paracheuement. Mets y donc ton entendement. Or entends si tu veulx sçauoir (Mieux vault bon sens que nul auoir) Pren ton corps et en fais essay; Comme aultres ont faict, bien le scay. Ton esprit te fault bien monder, Ains que puisses incorporer. Si faire veulx bonne bataille, Vingt contre sept conuient sans faille Et si ton corps ne peult destruire Vingt, à ce pas il faut qu'il meuire (meure). Si est la bataille première De Mercure très-forte et fiere; Après rendre luy conuient faire, Ançois qu'on n'en puist rien attraire. Quand à ton vouloir entrepris Rendu sera, lors estant pris, Si tu en veulx auoir raison, L'enfermeras dans la prison D'où il ne se puisse bougier. Mais d'vng don le doibs soulagier, Ou pour toy rien ne vouldra faire Tant que luy feras le contraire; Et si faire luy veulx plaisir, Il le te conuient eslargir, Et remettre en son premier estre, Et pour ce seras tu son maistre : Aultrement sçauoir bien ne peulx Ce que tu quiers et que tu veulx. Mais par ce point tu le sçauras, Et à tout ton plaisir viendras, Mais que tu faces de ton corps Ce dont te fais cy le recors. Faire doibs doncq, sans contredict, Premier de ton corps vng esprit, Et l'esprit réincorporer En son corps sans point séparer. Et si tout ce tu ne sçais faire, Si ne commence point l'affaire. Après ceste coniunction, Se commence opération, De laquelle, si tu poursieux, Tu auras la gloire des cieulx. Mais tu doibs sçauoir, par ce liure, Que moy Nature te deliure, Que le Mercure du Soleil N'est pas à la Lune pareil Car tousiours doibt demourer blanche Pour faire chose à sa semblance; Et celuy qui au Soleil sert Le doibt ressembler en appert; Car on le doibt rubifier : Et ce est le labeur premier. Et puis assembler les peult on, Comme i'ay dict, en la fasson Cy-deuant que tu as ouye, Qui te doibt trouuer en l'ouye. Et si ce ne sçauois entendre, En ton labeur pourrois mesprendre, Et à l'aduenture perdrois Long temps, et en vain I'vserois Et s'à mon dict sçais labourer, Seurement y peulx proceder. Or as tu vng point de ceste oeuure Que moy Nature te descoeuure. Si te fault, par bonne raison, Faire après congélation Et de corps et d'esprit ensemble, Tant que I'vng à l'autre ressemble; Et puis te conuient, par bon sens, Separer les quatre clemens, Lesquelz tous nouueaulx tu feras, Et puis en oeuure tu metras. Premier tu doibs le feu extraire Et l'air aussi pour cest affaire, Et les composer en après : Ce te dy cy par mots exprès La terre et l'eaue, d'aultre part, Seruent moult bien à celuy art, Et ainsi fait la quinte essence ; Car c'est de notre faict la cence. Quand tu as les quatre trouuez Et I'vng de l'autre separez, Ainsi comme ay dit par dessus, Ton faict sera demy conclus. Or peulx proceder; moyennant Que tu faces ce que deuant Ie t'ay en ce chapitre dit. Tu le mettras au four petit Cela s'appelle mariage Quand il est fait par homme sage; Et aussi c'est moult bien son nom. Or entendez bien la raison Car masculin est fort liable Auecq feminin amiable. Et quand purs et netz sont trouuez, Et I'vng auecq l'aultre assemblez, Generation est certaine, Si que c'est vne oeuure hautaine Et qui est de grande substance. Ainsi est-il, d'autre semblance, De maint homme et de mainte femme Qui ont bon loz et bonne fame, Par leurs enfans qu'ils scauent faire, Dont chaceun doibt priser l'affaire; D'oyseaulx, de bestes et de fruicts. Aultrement prouuer ie le puis : Mettez d'vng arbre la semence En terre pour bonne science; Après la putréfaction, En viendra generation. Par le froment le peulx sçauoir, (Qui vault mieux que nul aultre auoir) Semant vng grain, en auras mille. Là ne fault estre moult habile. Ne oncques ne fut creature Qui dire peult à moy, Nature Naissance ay prins sans te cercher, Et ne doibs rien me reprocher. Et ainsi des metaulx est il, Dont Mercure est le plus subtil. Quand il est mis dedans son corps, Que ie t'ay dit en mes records, Il le conuient enamourer De son pareil, puis labourer. Mais ains qu'à fin puisse venir, D'ensemble les fault despartir. Mais après celle despartie, Se rassemblent, ie vous affie. La fois premier est fiansaille, Et la seconde l'espousaille; A la tierce fois par droicture Assemblés en vne nature, C'est le mariage parfaict, Auquel gist trestout nostre faict. Or entens bien comme i'ay dit, Car pour vray en rien n'ay mesdit Quand tu les auras separez, Et peu à peu bien reparez, En après les rassembleras, Et I'vng auecq l'aultre mettras. Mais te souuienne en ta leçon Du proverbe que dit Caton : L'homme qui list, et rien n'entend, Semble au chasseur qui rien ne prend. Si apprens donc à bien entendre, Affin que ne puisses reprendre Les liures, ne les bons facteurs, Lesquelz sont parfaicts entendeurs Car tous ceulx qui nostre oeuure blasment Ne la congnoissent, mais diffament; Celuy qui bien nous entendrait Moult tost à nostre oeuure viendrait; Plusieurs fois a esté ouurée Et par philosoph's esprouuée. Mais plusieurs gens tenuz pour sages La blasment, (dont ils sont folages), Et chascun les en doibt blasmer, Qui a sens en soy sans amer. Mais loüer doibt on bien et bel Tous ceulx qui ayment tel ioïel, Et qui le pensent à trouuer Par peine de bien labourer, Et doibt on dire : c'est bien faict; Los merite leur bel effect. Or auons nous dict vne chose Qu'il fault que briefuement desclose C'est que, si bien proceder veulx, Tu faces I'vnion des deux, Tant que fiancez puissent estre Ou vaissel qui en sçait bien l'estre; Et puis pour ton faict separer Le te conuient bien ordonner. Et pour t'en dire la façon, Ce n'est que résolution Laquelle te faict grand mestier, Se poursuiuir veulx le mestier; Elle doibt le compost deffaire, Ainsi que tu en as affaire. Quand tu verras la terre seiche Eaue du ciel fay qu'elle leiche, Car ils sont de mesme nature. Laboure doncques par droicture. C'est raison qu'ell' soit abreuuée; Et de moy sera gouuernée. Or t'ai-ie dit, sans rien mesprendre, Comme ton corps peult ame prendre, Et comme les fault despartir, Et I'vng d'auecq l'aultre partir. Mais la despartie, sans doubte, Est la clé de nostre oeuure toute. Par le feu elle se parfaict; Sans luy l'art seroit imparfaict. Aulcuns dient que feu n'engendre De sa nature, fors que cendre; Mais, leur reuerence sauuée, Nature est dans le feu entée Car si Nature n'y estoit, Iamais le feu chaleur n'auroit; Et si prouuer ie le voulois Le Sel en tesmoing ie prendrais. Mais quoy!... Nous lairrons ce propos, Et aultre dire voulons loz. " Et quand ce parler entendis, Le mot en mon cueur escripuis, Et dis : " Noble Dame d'arroy, Vueillez vng peu entendre à moy; Et reuenons à ces metaulx, Dont Mercure est le principaulx, Et me faictes, vous et Raison, Aulcune déclaration, Ou de vostre faict suys abus Pour ce que dict auez dessus Car vous voulez que ie defface Ce que i'ay faict de prime face, Et expressément vous le dites; Ie ne sçay si ce sont redites, Ou si parlez par paraboles; Car ie n'entens point vos escholes. " " Amy, ce respondit Nature, Dy, comme entens tu le Mercure Que ie t'ay cy deuant nommé? Ie t'ay dit qu'il est enfermé, Encores que souuent aduient Qu'en plusieurs mains il va et vient. Le Mercure que ie te Io, Surnommé de Mercurio, C'est le Mercure des Mercures; Et maintes gens mettent leurs cures De le trouuer pour leur affaire Car ce n'est Mercure vulgaire. Sans moy tu ne le peux trouuer; Mais quand tu en vouldras ouurer, Moult te fauldra estre autentique Pour paruenir à la practique, Par laquelle pourras auoir De noz faictz vng tres grand sçauoir. Les metaulx te fauldra congnoistre Ou ton faict ne vauldra vne oistre. Or, pour entendre mieulx la guise, Ie te diray où I'oeuure est mise; Mesmement où elle commence, Si tu es filz de la science. Et cil qui y veult paruenir, Fault qu'à ce point sache venir, Ou riens ne vauldra son affaire, Pour labeur qu'il y sçache faire. Pour ce nommé-ie la fontaine, Qui tant est amoureuse et saine, Mercure, celuy vray surgeon, Qui cause est de perfection. Or entens bien que te diray. Car pour vray riens ne mesdiray Celuy Mercure sans pareil Peulx tu trouuer ou le Soleil, Quand il est en sa grand'chaleur Et qu'il fait venir mainte fleur : Car après fleurs viennent les fruicts. Par ce point prouuer ie le puis, Et encore par cent manieras Qui sont à ce fait moult legieres; Mais cestuy-cy est le principe Et pour cela le te recite. Certes ie ne t'ay abusé : Car pour voir il y est trouué. Et s'en Luna veulx labourer Autant bien l'y pourras trouuer, En Saturne, et en lupiter, Et en Mars, que ie nomme Fer. Dedans Venus et en Mercure On peult bien trouuer la plus sure; Mais, quant à moy, ie l'ay trouvé Au Soleil, et puis labouré; Et pour ce t'en ay faict ce liure Que tu m'entendes à deliure. Dedans Luna sçaches de voir, Ay-ie prins mon premier auoir. Encore dy ie aux entendeurs Que c'est tout vng de deux labeurs, Excepté rubifiement, Qui sert au Soleil noblement. Et plus dire ne t'en sçauroye, Si la pratique ne monstroye. Et celle ne te puis retraire Sinon que tu le voyes faire. Mais ayes bien en ta mémoire Ce que ic t'ay dit iusqu'à ire Estant à résolution, Faire doibs inhibition Mais ne commence point à faire Ce que i'ay dit sur tel affaire Si n'as probation du faict D'auoir bien resouls l'imparfaict. Et si tu peulx passer ce pas, Recorpore-le par compas, En reuenant au faict premier; L'aultre ne fut que messagier. Véoir le peulx évidemment Comme se faict legierement. Par plus brief tu ne peulx venir Au plus fort de ton aduenir; Et si tu l'entens, pour certain Tu ne laboureras en vain. Et après ce labeur cy faict, Te fault reffaire le deffaict. Putrefaction est, pour voir, Dont il doibt naistre grand auoir En ce point cy gist la mestrise Auquel tout nostre faict s'attise; Et quoy que t'aye dit deuant, Icy gist tout le conuenant. Dans le four est mis l'appareil; Tu en doibs auoir vng pareil, Car germe fault premier pourrir, Qu'il puisse dehors terre yssir. Mesmes la semence de l'homme, (Que pour probation te nomme), Se pourrit au corps de la femme Et deuient sang, et puis prent ame. Mais en forme de creature, Ce secret cy te dict Nature. Car vne chose en debura naistre, Que sçaura bien plus que son mestre, Pour allaicter les quatre enfans Qui sont desià venus tous grans, Lesquelz Elemens sont nommez Et I'vng de l'autre separez. Or as-tu cinq choses ensemble Et I'vne à l'autre bien ressemble; Aussi n'est-ce qu'une substance Toute d'vne mesme semblance. Là doibt l'enfant manger sa mere Et après destruire son pere. Fleur et laict et fruict auecq sang Conuient trouuer en vng estang. Or regarde dont le laict vient, Et que là sang faire conuient. Si ce ne sçay considérer Tu pers ta peine à labourer; Et si tu me sçay bien entendre, Si laboure sans plus attendre; Car tu as passé le passage Où demeure maint fol et sage; Là, te peulx vng peu reposer, Après commence à labourer Et poursui tant que face issier Fruict parfaict, qu'on nomme Elixier; Car par oeuure sciencieuse Se faict la pierre précieuse, Des Philosophes le renon, Qui en sçauent bien la raison; Et n'est ioyel, ne mal auoir, Qui puisse cell'pierre valoir. Si ses effects veulx que ie die, Guarir peult toute maladie; Aussi par ses tres nobles faicts, Parfaict les metaulx imparfaicts, Et ne faict plus chose du monde Fors ceste où grand vertu abonde. A merueilleux faicts est encline; Pour tant la nommons medicine; Et de toutes les aultres pierres, Que maints princes tiennent pour chieres, Nulle peult tant resiouir l'homme, Que ceste-cy que ie te nomme. " Que de parler plus n'auoit cure Pour ses ouurages declairer, Moult tendrement prins à plourer, Et dis : " Noble dame d'arroy, Vueillez auoir pitié de moy Ou iamais ne seray deliure De ce qu'ay trouué en vng liure. Dites moy, Dame noble et bonne, L'aduance, si ferez aumosne. " Lors respondit : " Plus n'en scauras, Tant que desseruy tu l'auras. " - " Hélas, dis-ie lors, Dame chière, Et pour ce ie t'en fais memoire Que tu le tiennes pour notoire Car sur toutes pierres du monde, Vertu dedans la nostre abonde; Et pour ce doibt faire debuoir De gaigner vng si noble auoir. Si tu me veulx bien ensuiuir A ce poinct pourras aduenir. Apprens bien, si feras que sage. Car ie t'ay dit jà tout I'vsage; Au four tu le pourras bien veoir Auquel doibt estre ton auoir : Faisant par vng certain atour, De putréfaction le tour. Plus t'ay appris que de ces pars Ton oeuvre demeure en deux pars; De ce rien plus ne te diray Iusques en toy veuê i'auray Seruice pourquoi te le die; Car aultrement feroy folie. Mais quand tu l'auras deseruy, En briefs motz ie te l'auray dy; Pource ne m'en demande plus; Ie n'ay que trop dit du surplus. " Et quand i'eus entendu Nature " Vueillez moy dire la manière Comment le pourroy desseruir; Car à tousiours vous veulx seruir Loyaument, sans ailleurs penser. Ie ne vous puis recompenser, Ne augmenter vostre richesse. Seruice vous feray sans cesse, Si me donnez tant noble auoir Que des vostres me recepuoir. " Adonc Nature respondit : " Fils, tu sçay ce que ie t'ay dit; Mais si me croy, d'ore en auant Pourras bien estre plus sçauant. " - " Dame, dis-ie, par Dieu des Cieulx, Ie voudrois bien estre cieulx Qui doibt seruir pour tel affaire, Tout son viuant, sans rien meffaire Vueillez moy donc vos plaisirs dire, Car ie ne veulx rien contredire. " Lors dit Nature : " Sans mesprendre, Beau fils, il te conuient apprendre A congnoistre les sept metaulx, Dont le Mercure est principaulx; Leurs forces, leurs infirmitez Et variables qualitez. Après apprendre te conuient Dont soulphre, sel, et huyle vient, De quoy nous te faisons memore, Qui te fera mestier encore. Moult est le soulphre nécessaire, Et si te donra prou à faire. Sans sel ne peulx mettre en effect Vtile chose pour ton faict. D'huyle tu as mestier moult grant; Sans luy ne feras faict fiagrant. De ce te doy bien souuenir S'à nostre oeuure veulx paruenir. " Vng mot te diray, or l'entend, De quoy tu seras bien content Vng metal en vng seul vaissel Te conuient mettre en vng fournel. C'est Mercure que ie t'expose, Et si n'y fault nulle aultre chose. Mais, pour l'abrégement de I'oeuure, De poinct en poinct te le descoeuure. Or te vueil ie dire de l'or, Qui des metaulx est le thresor, Il est parfaict; nul ne l'est plus De ceulx que i'ay nommé dessus. La Lune l'est, et ne l'est mie; De vray ie le te certifie. Il n'y a qu'vng metal au monde, En qui nostre Mercure abonde, Et si est en tous sept trouué; Moult bien ay cecy esprouvé. L'or est chaud et sec par droicture; La Lune est froide en sa nature; Saturnus est pesant et mol; En ce peult il ressembler Sol; Plusieurs clers de parler ignel, Le veulent nommer or mesel. Venus bien la Lune ressemble En paix et en forger ensemble. Mercure froid et humide est; Tesmoing est lupin qui en naist. Mars est dur, et pesant, et froid; Des aultres tous c'est le conroit. Soit leur nature dure ou tendre, Il les conuient tous sept comprendre, Comme les ay nommez dessus, Et congnoistre bien leurs vertus Et par ce poinct après feras De Mercure ce que vouldras. " - " Las, dy-ie, Dame, il sera faict. Dites moy l'aduance du faict, Et comment pourray retraicter Ce qu'ay veu en vostre vergier. Car oncques mais puis que fus né, Ie ne fus tant enamouré De chose nulle de ce monde. Ie croy que vertu y abonde : Ie le tiens pour secret de Dieu, Qui reuelé soit en ce lieu. " Lors dit Nature : " Tu dis voir, Et c'est du monde tout l'auoir; Car de ma fontaine prouient Grand'richesse, d'où l'honneur vient Au monde en diuerse maniere. A plusieurs suis comme miniere. Et pource que tu es venu Icy sans aulcun reuenu, Et que tu as volonté bonne De labourer comme personne, Desirant bon-heur rencontrer, L'aduance ie te vueil monstrer. Dit t'ay au chapitre notoire (Ie ne sçay si en as memoire), Qu'en deux parties gist ton oeuure. Moy Nature le te descoeuure. Fay ton soulphre penetratif Par feu deuenir attractif; Et puis lui fay manger sa mere, T'auras accomply nostre affaire. Mets la mere au ventre à l'enfant, Qu'elle ha enfanté par-deuant; Puis si sera et pere et fils, Tout parfaict de deux esperits Pour vray il n'en est aultre chose, Fors ce que cy ie t'en expose; Et si tu y veulx adiouster Chose estrange, ou administrer Soulphre, sel, huyle, n'aultre riens, Pour voir, ton faict ne vauldra riens. Car terre si ne peult porter Aultre fruict qu'on y veult semer. Creature faict creature Et beste, beste à sa nature; Ainsi est de toutes semences. Tiens ce propos de mes sciences. Beau fils, ne dy que ce soit gale; Il fault que tout monte et auale Par vng chemin moult gratieux, Moult plaisant et moult amoureux; La voye i'ay preordonnée Tout ensement que de rosée. En l'air du Ciel la fault monter, Et puis doulcement aualer Par vng tresamoureux sentier, Lequel on doibt bien retraicter. En la descente qu'elle faict, Enfante le soulphre parfaict; Et si à ce poinct peulx venir, Tu peulx bien dire sans mentir Que d'or pourras avoir sur terre Grande quantité sans meffaire. Car si toute la mer estoit De metal, tel qu'on le vouldroit, Cuyure, Argent vif, Plomb ou Estain, Et tu en misses vng seul grain Dessus, quand seroit eschauffée, Il en soudroit vne fumée Qui mentoit merueilleux arroy; Et après se tiendroit tout coy; Et puis quand seroit appaisée La fumée, et tout accoisée, La Mer trouueroit plus fin or, Que nul roy ayt en son thresor. Or vueil au propos retourner Que deuant, pour bien gouuerner Quand ton soulphre sera mangié, Ton Mercure mortifié, Tien le en prison quarante iours; Et puis tu verras tes amours, Et Dieu t'en laisse si bien faire, Que Paradis puisses acquerre. Tu vois icy bien ordonnée La prison que ie t'ay nommée; Par foy la te baille en figure. Or te souuienne de Nature, Qui t'a voulu administrer Si noble don, et reueler La science tresadmirable Et en ce monde venerable. Aultrement ne peult estre faicte La pierre que ie t'ay retraicte. Voy doncques bien les escriptures De nos liures, où par figures Demonstrée est ceste science, Qui est la fleur de sapience : Vraye chose sans nulle fable, Trescertaine et tresveritable. Le dessoubs si est tout semblable A ce qui est dessus muable, Pour perpetrer à la fin close Miracle d'vne seule chose. Comme de seule chose furent, Et par la pensée d'vng creurent Toutes les choses que sont nées, Si nos oeuures sont d'vng créées. Le beau Soleil en est le pere, Et la Lune la vraye mere; Le vent en son ventre le serre; Sa nourrice si est la terre; Le pere est du thresor du monde; Et grant secret icy se fonde Sa force si est toute entière. Quand il retourne en terre arrière, Separe la terre du feu Par engin et en propre lieu; Et doulcement le gros despart Du subtil, que tiendras à part. Lors montera de terre és cieulx, Et descendra deuant tes yeulx, Receuant vertu souueraine Auecq sa force terrienne. Ainsi paruiendras à grand' gloire, Par tout le monde ayant victoire; C'est des forces toute la force. Là où maint se peine et efforce, Les subtiles choses vaincras Et les dures transperceras. Merueilles sont moult conuenables, Dont auons les raisons notables. " Mon nom est lehan la Fontaine. Trauaillant n'ay perdu ma peine; Car par le monde multiplie L'oeuure d'or que i'ay accomplie En ma vie, par verité, Graces à Saincte Trinité, Qui de tous maux est medicine Vraye, et par effect la plus fine Qu'on peult en aulcune part querre, Soit en mer, soit en toute terre, Et du metal impur l'ordure Chasse, tant qu'en matière pure La rend : c'est en metal tresgent De l'espece d'or ou d'argent. L'oeuure se faict par ce moyen; Et si n'y fault nul autre engien; Selon mon petit sentiment Le trouue véritablement. Pource veuil-ie nommer mon liure, Qui dit la matiere, et deliure L'artifice tant pretieux : La fontaine des amoureux De la science tres-utile, Descripte par mon petit stile. Faict fut par amoureux seruage Lorsque n'estoye ieune d'aage En l'an mil quatre cent et treze, Que i'auoye d'ans deux fois seize. Comply fut au mois de lanuier, En la ville de Montpelier. QUELQU'VN ADIOUSTE Ci finit Iean de la Fontaine Qui, tenant icelle oeuure hautaine, Comme vn don de Dieu tres-secret, Doit faire tout homme discret. Tout l'art qui est de si grand ptrix Peut estre en ces deux vers compris : Si fixum soluas, faciasque volare solutum, Et volucrem figas, faciet te viuere tutum. |